Les avantages attendus des
marchés contestables sont l’absence de prix ou de profits excessifs, la
suppression des pratiques de prix artificiellement bas et l’élimination des
gaspillages, notamment la réduction des inefficiences X au sens de Liebenstein.
Celui-ci a mis en évidence l’existence d’un facteur < X > distinct des
facteurs de production traditionnels (capital et travail) qui influe sur
l’efficience ou l’inefficience des firmes. Il trouve sa source dans la qualité
de l’organisation interne de l’entreprise qui conditionne l’intensité
d’utilisation des facteurs, donc la productivité.
Un marché contestable
interdit les prix et profits excessifs y compris en cas d’oligopole. En effet,
si les coûts irrécupérables sont nuls, tout profit supérieur au taux de
rendement concurrentiel constitue une opportunité de profit pour les entrants
potentiels. Ceux-ci peuvent se permettre en s’installant sur le marché de
vendre moins cher que la firme en place. Même si cette incursion reste
temporaire, elle demeure profitable tant que la sortie du marché ne coûte rien.
Un marché parfaitement
contestable interdit également tout système de prix prédateurs. Une telle
pratique désigne une fixation de prix artificiellement bas impliquant une perte
délibérée de profit afin d’évincer du marché un concurrent ou d’interdire
l’accès au marché à un entrant potentiel. Une fois l’objectif atteint, le
prédateur peut relever ses prix de manière à compenser ses pertes antérieures
par un profit excessif auquel il avait transitoirement renoncé. De telles
pratiques ne sont rationnelles que si le prédateur anticipe pouvoir dégager des
surprofits futurs. Cette perspective étant par définition exclue sur un marché
contestable, les pratiques de prédation doivent logiquement disparaitre. Il en
va de même des subventions croisées qui désignent des pratiques de tarification
où certains clients de firmes peuvent acheter certains produits ou services à
un prix qui entraîne une perte pour la firme; perte qui est compensée par une
surtarification pesant sur d’autres produits ou services et pouvant donc être
supportée par d’autres clients. Dans le domaine bancaire cela recouvre des
pratiques où la banque subventionne les taux sur les crédits qu’elle octroie en
sous- rémunérant les dépôts.
Enfin, les vertus de la
contestabilité tiennent à sa capacité à éliminer tant les inefficacités dans
l’allocation des ressources que les inefficiences organisationnelles internes
aux entreprises (inefficience X). Ces dernières sont imputables à des
défaillances managériales.