Les marchés bancaires ne sont
pas contestables. Des barrières à l’entrée demeurent, qu’elles soient légales
(exigences de fonds propres, d’une licence, etc.) ou économiques (réseau de
succursales, équipements informatiques spécifiques, réputation, etc.), mais ils
ont gagné en contestabilité.
Dans la banque comme dans
d’autres industries, les coûts fixes ne sont pas nécessairement irrécupérables
dès lors qu’un marché de l’occasion efficace existe sur lequel la banque peut
céder ses actifs quand elle sort du secteur. Les coûts non récupérables (sunk
costs) constituent au contraire une barrière importante à la sortie. Ils
peuvent être de nature technologique (forte spécificité de certains équipements
comme les logiciels de traitement de l’information), institutionnelle
(réglementation à l’entrée) ou stratégique. Une spécificité caractérise
néanmoins le concept de coût irrécupérable appliqué à l’industrie bancaire son
extension aux actifs financiers [Dietsch, 19921. La partition coûts
récupérables-coûts non récupérables recouvre ici largement la distinction entre
actifs liquides et il liquides. Les coûts irrécupérables sont associés aux
relations de long terme que la banque entretient avec ses clients et donc à la
faible négociabilité d’une partie de son actif. En d’autres termes, les crédits
bancaires, malgré l’existence d’un marché de la titrisation, demeurent des
actifs faiblement récupérables. De fait, l’ensemble de ces coûts sera d’autant
moins irrécupérable que le marché des démembrements, fusions et acquisitions
sera plus animé.
Sur les marchés bancaires, le
degré de concurrence est différent selon les types d’activité, comme nous
l’illustrons dans le cas européen.