Dans l’Union européenne, la
deuxième directive de coordination bancaire du 15 décembre 1989 entrée en vigueur
le 1er janvier 1993 pose les principes de licence bancaire unique, de reconnaissance mutuelle
des agréments, de liberté d’établissement et de libre fourniture transfrontière
de services financiers.
Ces principes doivent s’analyser coumie autant de facteurs
accroissant le degré de contestabilité des marchés bancaires européens. Il en
est de même pour la banque à distance qui supprime la nécessité d’une
implantation locale et dont le développement a été permis par la mobilisation
de moyens techniques parfois anciens (courrier ou téléphone) mais souvent plus
récents (informatique, télématique et Internet). Enfin, l’adoption de l’euro a
supprimé une importante barrière à l’entrée, à savoir celle que constituait le
risque de change.
L’existence d’un passeport
européen accordant aux banques de l’Union la liberté d’établissement et de
prestation de services leur permet maintenant, une fois engagées sur leur
territoire national les coûts irrécupérables inhérents à lactivité bancaire, de
franchir les frontières et de bénéficier ainsi d’économies d’échelle au niveau
de l’ensemble de la zone euro sur la base d’investissements opérés à l’échelon
national.
L’ensemble de ces évolutions
indique clairement que l’interpénétration des systèmes bancaires européens est
appelée à s’accroître et que la concurrence va encore s’intensifier.
Les effets sont néanmoins
très différenciés sur les marchés bancaires de détail et de gros. Le marché
bancaire de détail (ménages et petites entreprises) demeure très segmenté et le
degré de pénétration transfrontière reste faible. Ce segment bancaire est
toujours structuré par les services de proximité permis par le réseau de
succursales. L’importance des coûts irrécupérables liés notamment aux effets de
réputation et < de
marque dans les relations
bancaires de détail rend ce segment peu contestable. Seul un fort développement
de la banque électronique pourrait contrer cet état de fait. Les pays nordiques
sont probablement des précurseurs dans ce domaine. La Norvège et la Suède ont un taux de
pénétration (utilisateurs en pourcentage de la population) de plus de 25 % et la Finlande de plus du
tiers. Il en résulte qu’en 2000 plus de 30 % de tous les Européens utilisant la
banque électronique résident dans les pays nordiques et 22 % résident au
Royaume-Uni [OCDE, 20011. Au contraire, les marchés bancaires de gros sont déjà
largement internationaux et très concurrentiels. L’union monétaire a renforcé
cette tendance en éliminant les avantages compétitifs qui étaient partiellement
associés aux différentes monnaies nationales. En dépit de la persistance de
certaines frictions (légales ou fiscales), le degré de contestabilité du marché
de gros est très supérieur au marché de détail.