vendredi 6 septembre 2013

Le déclin de l’intermédiation bancaire traditionnelle

L’intermédiation bancaire traditionnelle a été mise à mal tant du côté de la collecte de dépôts que de l’octroi de crédits. Les États-Unis ont été précurseurs de ce double mouvement d’atteinte à l’intermédiation bancaire traditionnelle, mais le reste du monde a ultérieurement connu le même phénomène. Les innovations financières et la déréglementation ont partout créé des alternatives attractives s’offrant aux déposants et aux emprunteurs. Jusqu’au début des années quatre-vingt, les dépôts constituaient une ressource bon marché pour les banques dans la plupart des pays. Les taux rémunérant ces dépôts étaient généralement plafonnés et les dépôts à vue non rémunérés. La hausse de l’inflation dans les années soixante-dix et l’augmentation corrélative des taux d’intérêt rendirent les épargnants plus sensibles aux différentiels de taux de rendement des différents actifs. Ainsi s’amorça un mouvement de conversion des dépôts bancaires faiblement rémunérateurs en actifs à plus fort rendement comme les SICAV ou FCP dans le cas français. De plus, l’existence de réglementations sur les taux bancaires créditeurs créait une opportunité pour les intermédiaires financiers non bancaires d’inventer, à l’abri d’une réaction des banques, de nouveaux produits financiers combinant liquidité et rendement. Aux États-Unis, l’innovation majeure en ce domaine fut la création des money market mutual funds dont les parts sont des substituts à la monnaie de transaction alors que leur rendement est proche de celui du marché monétaire. Le principe est le suivant un fonds du marché monétaire investit en titres de créances négociables et propose à ses clients des parts de très faible montant. Les détenteurs de ces parts peuvent les vendre en émettant des chèques et ainsi les utiliser comme moyen de paiement si le vendeur l’accepte. Parallèlement à cette perte de leur pouvoir de monopole sur les déposants, les banques durent faire face à un accroissement de la concurrence du côté de leur actif. En effet, la recherche du rendement par les épargnants et le développement corrélatif de l’épargne contractuelle aux dépens des dépôts bancaires ont non seulement accru la concurrence entre banques et non-banques du côté de leur passif mais également dopé le développement des marchés financiers. En réaction, les entreprises se sont massivement tournées vers des financements de marché devenus moins coûteux que les financements intermédiés. L'augmentation du taux «autofinancement des entreprises couplée aux possibilités nouvelles d’émission de titres — billets de trésorerie (titres du marché monétaire émis par les entreprises non financières), obligations et autres effets à moyen et long terme tant sur les marchés nationaux qu’internationaux — a réduit la dépendance au financement bancaire des meilleurs clients des banques, les grandes entreprises.

En résumé, dans la plupart des pays ces mutations ont eu pour conséquence sur les bilans bancaires d’une part, une réduction de la part des dépôts dans le passif et une augmentation corrélative de la part des fonds empruntés et, d’autre part, une mobiliérisation  de l’actif bancaire, c’est-à-dire un accroissement de la part des titres.
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