La mise en œuvre des activités
économiques donne lieu à des recettes et des dépenses dans les comptes des
différents agents. Certains vont se
trouver excédentaires, d'autres déficitaires. L’existence du système financier
s'explique par ce déséquilibre des comptes individuels. L’épargne des agents
non financiers
Diffère généralement de leur
investissement en actifs physiques. Les agents à capacité de financement cherchent
un emploi pour l'excédent de leur revenu sur leur dépense et les agents à
besoin de financement désirent au cours d'une période dépenser plus qu'ils ne
gagnent. Cette complémentarité des besoins explique tant l'existence de marchés
de capitaux, où prêteurs et emprunteurs peuvent se rencontrer directement, que
l'existence d'intermédiaires financiers spécialisés dans la satisfaction
conjointe de ces besoins via une intermédiation bancaire traditionnelle ou une
intermédiation de marché qui participe à l'essor des marchés financiers. Ainsi,
il n'y a pas d'antagonisme entre intermédiation financière et développement des
marchés et extension de la finance directe. Au contraire, c'est
l'intermédiation de marché qui soutient la globalisation financière. Celle-ci
ne voue donc pas les banques à la disparation, mais élargit le champ de leuurs
activités. La liquidité des marché repose d'ailleurs sur le rôle de market
maker des banques et donc sur leur fonction d'intermédiation de marché.
Pourquoi des intermédiaires
financiers?
Pourquoi les marchés de capitaux
n'assurent-ils pas seuls, c'est-à-dire sans qu'existent d'intermédiaires
financiers, l'ajustement entre les besoins et les capacités de financement
individuels? Depuis Gurley et Shaw qui ont proposé en 1960 une synthèse
théorique sur l'intermédiation financière, on admet que les désirs d'emprunt et
de prêt étant souvent incompatibles dans leurs formes, une fonction essentielle
des intermédiaires financiers consiste à transformer les caractéristiques des
actifs financiers. Les intermédiaires financiers assurent une transformation
des échéances, des risques et des rendements. L'aversion différenciée pour le
risque qui caractérisé les agents non financiers et les intermédiaires
financiers constitue une autre justification de l'existence des institutions
financières (Pyle,
1971). Plus généralement,
l'existence d'intermédiaires financiers a pour origine l'imperfection des
marché de capitaux. La littérature plus
récente met l'accent sur la réduction des coûts de transaction et surtout des
asymétries d'information. Tout d'abord, la collecte et l'emploi de ressources
par les intermédiaires financiers sont sujets aux économies d'échelle: le coût
unitaire de production des services financiers diminue à mesure que la quantité
fournie augmente. Le volume des opérations permet également une meilleure diversification
des risques. Par ailleurs, L'intermédiation financière réduit nombre de coûts
inhérents aux opérations financières: les coûts de recherche de la contrepartie
de la transaction financière, les coûts de négociation des conditions
financières, les coûts d'acquisition de l'information sur le débiteur, les
coûts de contrôle de la bonne exécution des échanges, etc. La combinaison de
services de paiement et d'intermédiation confère un avantage irréductible qux
banques par rapport aux autes intermédiaires financiers dans la réduction des
asymétries informationnelles. En effet, la tenue des comptes des clients est
une source d'information continue pour la banque (périodicité et montant de
revenus, capacité d'épargne, éventuels accidents de paiement,etc)qu'elle peut
mobiliser lors d'une demande de prêt pour évaluer la solvabilité de
l'emprunteur.